Publié dans Editorial

Le sacrifice à payer !

Publié le lundi, 09 décembre 2019

Après l’avoir décortiquée, à leur manière, les députés ont adopté à une large majorité et avec amendements la Loi de Finances (LF) 2020. Parmi les amendements apportés,  les élus de Tsimbazaza ont jugé utile de revoir à la baisse les taxes imposées aux bondillons de 20% à 10 %.
La « guerre du savon » larvait depuis des années. Les industriels, les vrais, du savon du pays ont livré sans relâche  une bataille pour défendre leurs activités, en déclin sinon agonisantes. La Savonnerie Tropicale, en tête de peloton, dénonce ce qu’elle qualifie d’injuste  à l’encontre de l’industrie nationale au profit des importateurs étrangers et sans scrupules. Des acteurs quelque peu honnêtes qui se vantent le titre « d’industriels du savon» or, en réalité, ne sont que  de simples conditionneurs des produits importés tout fait (bondillons) bénéficiant des faveurs des taxes d’importation à hauteur seulement 10%. Tandis que les industriels locaux, qui façonnent eux-mêmes leurs matières de base, éprouvent mille et une difficultés à rentrer dans leurs comptes. Les prix de leurs produits (les savons) sont loin d’être compétitifs face à ceux des « pseudos industriels » dont les savons se vendent comme de petits pains sur le marché. Les Ramaroson et consorts montent au créneau et crient au scandale mais, il semble, que personne ne les écoute. Leurs cris de détresse n’intéressent pas les décideurs. Un appel dans le désert à tel point que leurs activités sont à l’agonie.
Il y a quelque mois de cela, nous avions déjà soulevé le cas du savon à travers nos colonnes, « Et le savon », le 13 septembre 2019. En fait, nous avions profité de l’opportunité offerte quand l’Autorité nationale en charge des mesures correctives commerciales  (ANMCC) a décidé de frapper des taxes additionnelles à certains produits d’importation et ce pour sauvegarder des produits industriels locaux équivalents tels les couvertures (SOMACOU), les pâtes alimentaires (Salone) et ceux de la SOCOBIS. Evidemment, les dispositions prises par ANMCC, cette instance créée en fin  d’année 2016 et dirigée par M. Barthélémy, fut une bouffée d’air inespérée. Et nous d’interpeller le pouvoir, dans cet article du 13 septembre, sur le cas du savon. Il ne faut pas avoir peur ou du scrupule d’imposer des mesures protectionnistes pour sauvegarder notre industrie nationale. Il ne faut attendre non plus que notre industrie meurt pour qu’on daigne  jeter un coup d’œil au calvaire de nos concitoyens opérateurs évoluant dans l’industrie.
Il a fallu qu’un certain Rajoelina Andry Nirina arrive au pouvoir pour que les choses commencent à  bouger sérieusement. Les techniciens du ministère des Finances et du Budget ont finalement pris en considération les avis du Syndicat des industriels de Madagasikara (SIM) dans l’optique de veiller aux intérêts de nos produits en interne face aux importations sauvages portant un coup fatal à notre industrie. Du coup, les taxes imposées aux bondillons vont du simple au double. Bien sûr, une telle démarche va augmenter le prix de ce PPN, le savon. Mais, c’est le sacrifice à payer !
Dommage, nos députés voient les choses autrement. Ils ont  amendé et ramené les taxes à 10 %.
Maintenant, il appartient au Gouvernement de bien discerner où en est le vrai intérêt supérieur de la Nation !


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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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